Dans ma tête
Sphinge imbécile
Je ne ressens plus qu'elle, mes yeux sont vides, et secs. Dégage ! Mais dégage ! Sort de ma tête sordide catin, j'ai autre chose
à foutre que d'entendre ton souffle lascif lasser mes oreilles de son
bourdonnement sinistre ! Sphinge imbécile, crois-tu que je vais t'être
docile ? T'imagines-tu que je vais céder aux grincements de ta denture d'acier ?
A tes menaces incandescentes ? Tu vas voir quand je vais te faire
avaler ton fiel et bouffer les fourches de ta langue ! Poison va ! Vas
hurler ailleurs infecte sirène, l'agonie de ton chant désastreux !
Retourne flotter parmi tes eaux crasseuses; je veux croire à la
stérilité de ton limon boueux ! Ah ! Si seulement je n'étais pas humaine... Car pourtant je t'aime. Oh oui, je t'aime !
Paris, mai 2006