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What the fuck ?
17 mai 2008

Outre-tombe...

 

 

François-René ou François tout court ?


J’étais dans je ne sais quelle forêt paisible et verdoyante. On m'avait donné un cheval assez vif. Je testais le caractère de l'animal en lui ordonnant quelques galops entrecoupés d’arrêts. Le bestiau répondait assez bien, mais je le troquais bientôt pour « Djerba saint Aubin », ma jument favorite lorsque je prenais des cours d’équitation. Alors, je galope agréablement sur son dos dans les sentiers, entre les arbres, sur les plaines... Soudain, j’arrive devant une mer scintillante. Il fait déjà nuit, je ne m’en étais pas rendu compte. Je tombe sur une bande de sordides soulards qui tentent de me retarder. Je ne me souviens pas de leurs paroles, mais je les sème rapidement. Je descends de mon cheval, et marche un moment à ses côtés pour le reposer. Lorsque soudain, il tombe d’épuisement…

*        *

*

V'là le rêve. Charmant ! Est-ce la faute à mon gros cul au gros Kinta' avec qui j'ai parlé de mes vacances sur le quais de la gare ou de cet échevelé de Chateaubriand duquel je lisais, l'après midi même les mémoires ?


Présentation à Versailles - Chasse avec le roi  [extrait]

Je présentai mon billet aux piqueurs. On m'avait destiné une jument appelée l'Heureuse, bête légère, mais sans bouche, ombrageuse et pleine de caprices ; assez vive image de ma fortune, qui chauvit sans cesse des oreilles. Le Roi mis en selle partit ; la chasse le suivit, prenant diverses routes. Je restais derrière à me débattre avec l’Heureuse qui ne voulait pas se laisser enfourcher par son nouveau maître ; je finis cependant Le Roi mis en selle partit ; la chasse le suivit, prenant diverses routes. Je restai derrière à me débattre avec l'Heureuse, qui ne voulait pas se laisser enfourcher par son nouveau maître ; je finis cependant par m'élancer sur son dos : la chasse était déjà loin. Je maîtrisai d'abord assez bien l'Heureuse ; forcée de raccourcir son galop, elle baissait le cou, secouait le mors blanchi d'écume, s'avançait de travers à petits bonds ; mais lorsqu'elle approcha du lieu de l'action, il n'y eut plus moyen de la retenir. Elle allonge le chanfrein, m'abat la main sur le garrot, vient au grand galop donner dans une troupe de chasseurs, écartant tout sur son passage, ne s'arrêtant qu'au heurt du cheval d'une femme qu'elle faillit culbuter, au milieu des éclats de rire des uns, des cris de frayeur des autres. Je fais aujourd'hui d'inutiles efforts pour me rappeler le nom de cette femme, qui reçut poliment mes excuses. Il ne fut plus question que de l'aventure du débutant. Je n'étais pas au bout de mes épreuves. Environ une demi-heure après ma déconvenue, je chevauchais dans une longue percée à travers des parties de bois désertes ; un pavillon s'élevait au bout : voilà que je me mis à songer à ces palais répandus dans les forêts de la couronne, en souvenir de l'origine des rois chevelus et de leurs mystérieux plaisirs : un coup de fusil part ; l'Heureuse tourne court, brosse tête baissée dans le fourré et me porte juste à l'endroit où le chevreuil venait d'être abattu : le Roi paraît. Je me souvins alors, mais trop tard, des injonctions du duc de Coigny : la maudite l'Heureuse avait tout fait. Je saute à terre, d'une main poussant en arrière ma cavale de l'autre tenant mon chapeau bas. Le Roi regarde, et ne voit qu'un débutant arrivé avant lui aux fus de la bête ; il avait besoin de parler ; au lieu de s'emporter, il me dit avec un ton de bonhomie et un gros rire : " Il n'a pas tenu longtemps. " C'est le seul mot que j'aie jamais obtenu de Louis XVI.


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François-René par Girodet


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